Princesse Bari

  • Titre du livre: Princesse Bari
  • Auteur: Hwang Sok-Yong
  • Traducteurs : CHOI Mikyung et Jean-Noël JUTTET
  • Éditeur: Philippe Picquier
  • 256 pages – Format: 13cm x 20cm – ISBN: 9782809709322
  • Parution: août 2013

Il existe aussi au format poche !


Description du livre

Princesse Bari conte l’histoire d’une jeune fille, frêle et courageuse, qui fuit la Corée du Nord à la fin des années 1990, se réfugie un moment en Chine avant de traverser l’océan à fond de cale d’un cargo et de débarquer dans un Londres clandestin où se côtoient toutes les langues et religions. A Londres, Bari gagne sa vie comme masseuse, mais elle ne soigne pas seulement les corps, elle console aussi les âmes. Car Bari a hérité de sa grand-mère des dons de voyance qui lui permettent de voyager dans les rêves et de lire les cauchemars dont souffrent les autres.

Ce roman habité par l’âme d’une jeune fille affrontant seule, avec confiance et obstination, de terribles épreuves, puise aux sources anciennes du chamanisme coréen : il transfigure une très ancienne légende où une princesse abandonnée va chercher à l’autre bout du monde l’eau de la vie qui permettra aux âmes des morts de connaître enfin l’apaisement.

« Princesse Bari est un livre sur la migration et l’harmonie, dit Hwang Sok-yong. Si quelqu’un me demandait à quoi ce monde ressemble, je dirais qu’il est comme un groupe d’oiseaux s’élevant en tournoyant dans les airs, et j’espère que mon écriture va leur permettre de se poser à nouveau. »

Mon opinion

Ayant déjà présenté plusieurs livres de HWANG Sok-yong, je ne reviendrais pas en détails sur sa vie et son œuvre. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à aller lire mes critiques de La route de Sampo, Au soleil couchant et L’Invité.

Pour résumer, c’est un auteur coréen extrêmement prolifique, qui a écrit de nombreuses œuvres (romans, nouvelles et essais), dont un certain nombre ont été traduites, que ce soit aux éditions Zulma ou aux éditions Picquier.

Sa vie, que l’on peut qualifier de mouvementée, influence fortement ses écrits ; on y retrouve donc fréquemment des thèmes comme la Corée du Nord, la guerre, l’exil et la mort.

Princesse Bari raconte l’histoire d’une jeune fille d’origine nord-coréenne nommée Bari, d’après le nom d’une légende locale. Née dans les années 1980, elle a survécu à la grande famine qui a frappé la Corée du Nord dans les années 1994-1998 qui aurait fait entre 1,5 et 3,5 millions de morts.

Une promotion octroyée à son père met leur famille temporairement à l’abri, mais très vite, la situation se détériore, et ils doivent fuir. De fil en aiguille, Bari se retrouve à Londres, seule. Sans papiers, elle parvient malgré tout à trouver un emploi de masseuse, grâce à un don hérité de sa grand-mère.

C’est le troisième ouvrage de cet auteur que je lis, les deux précédents étant Au soleil couchant et le recueil de nouvelles La route de Sampo. Après avoir parcouru autant de pages écrites de sa main, je commence à bien appréhender son style, et mieux encore, à l’apprécier. Ce qui m’avait tant surprise dans Au soleil couchant, est finalement devenu quelque chose de familier.

J’aime beaucoup son style net et sans fioriture, qui pourtant ne délaisse pas un certain aspect poétique. Je ne saurais faire une analyse de son style, ce n’est pas du tout ma spécialité, mais je peux vous dire qu’il rend la lecture plaisante, et permet de se concentrer sur l’essentiel : les personnages et ce qu’ils traversent.

Dans cet ouvrage, HWANG Sok-yong dénonce la situation désastreuse des réfugiés provenant de Corée ou de Chine, et qui partent à la recherche d’une vie meilleure en Europe, et plus particulièrement en Angleterre. Que ce soit l’éprouvant voyage en bateau, l’arrivée sur place, les conditions de vie ou l’exploitation que ces personnes subissent de la part des passeurs. Tout est décrit avec beaucoup de réalisme, ne cachant rien de la cruauté de leur sort.

Il fait également mention du terrorisme, et de l’amalgame qui est trop souvent fait avec l’ensemble des musulmans. Ce sont des thématiques extrêmement difficiles, mais elles sont contrebalancées par les moments plus poétiques de la condition de chamane de Bari, reprenant le fil de cette légende coréenne où une princesse abandonnée va chercher à l’autre bout du monde l’eau de la vie qui permettra aux âmes des morts de connaître enfin l’apaisement.

Tout cela en fait un roman bouleversant qui, aujourd’hui encore, reste parfaitement d’actualité.

Emprunt août 2021 – Fiche rédigé le 26/08/2021

Publié par Meana

Passionnée par les pays d’Asie du Sud-Est et leur culture depuis plus de 15 ans, j’ai voyagé en Chine, Corée du Sud, Japon et Taïwan. J’ai même vécu un an à Pékin ! Je m’intéresse particulièrement à la portée historique des lieux et concepts, et aux habitudes de vie asiatiques.

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