Un endroit discret

Tsuneo Asai est en mission à Kôbe pour le compte du ministère de l’Agriculture lorsqu’il reçoit un coup de téléphone : son épouse est morte quelques heures plus tôt. Elle a succombé à une crise cardiaque tandis qu’elle se trouvait dans un magasin. Sous le choc, il décide de rentrer à Tôkyô par le premier train. Eiko avait le coeur fragile, il le savait, et la nouvelle de son décès ne l’a surpris qu’à demi. Les circonstances de sa mort, en revanche, ne laissent pas de l’étonner.

Un moment à Pékin – Enfances chinoises

Nous sommes en 1900 : chassé par les troubles de la révolte des Boxers, M. Yao, riche commerçant, épris de taoïsme et de libre pensée, quitte Pékin avec femme, enfants et serviteurs. Au cours du voyage, Moulane, sa deuxième fille âgée de dix ans, disparaît, enlevée par des voleurs d’enfants. Ainsi débute l’histoire de la famille Yao, liée à celle de M. Tseng, un confucianiste à l’ancienne mode.

La princesse et le pêcheur

Jamais un conte n’est vraiment innocent, ni tout à fait dénué de cruauté. En la personne de Nam, jeune Vietnamien depuis peu réfugié en France, la narratrice croit reconnaître le prince charmant. Ils sympathisent, se revoient, se confient, s’inventent un territoire secret. Mais quelque chose éloigne les gestes de l’amour – comme une gêne, un malentendu.

Le Stradivarius de Goebbels

En 1943, au nom du rapprochement entre l’Allemagne nazie et l’empire du Japon, Joseph Goebbels offre un Stradivarius à Nejiko Suwa, une jeune virtuose japonaise venue étudier à Berlin. Un geste politique en forme de cadeau empoisonné : le violon a d’abord appartenu à un musicien juif assassiné et, hanté par son âme, il refuse de sonner. Sommée de jouer à travers l’Europe au nom de la propagande nazie, Nejiko répète nuit et jour pour s’approprier le Stradivarius, en vain.

La joueuse de cithare

En l’an 414 de la dynastie Xin, le chaos règne dans un royaume divisé. Au nord, une impératrice fantoche qui n’est encore qu’une enfant, manipulée par une régente sans pitié du nom de Miasma. Au sud, une jeune reine prête à tout pour venger la mort de sa sœur aînée. Au milieu, Xin Ren, seigneuresse sans terre pourtant aimée de tout un peuple – la plus idéaliste, la seule qui reste vraiment loyale à l’empire. Mais, dans un conflit impitoyable où tous les coups sont permis, la droiture de la jeune cheffe de guerre risque bien de coûter la vie à tous ses partisans.

La maîtresse des épices

Pour les familiers qui fréquentent le lieu clos et magique de son épicerie, Tilo est maîtresse dans l’art ancestral des épices. Elle a reçu ce savoir de “Première Mère” sur une île secrète de sa terre natale, l’Inde, au prix de l’obéissance à des règles strictes et dans le respect du service et de la dévotion : elle possède le don de faire chanter les épices, mais aussi de guérir comme une véritable thérapeute.

Les paradis aveugles

Hang, l’héroïne des Paradis aveugles, travaille en URSS, comme beaucoup de Vietnamiens. Appelée à Moscou au chevet de son oncle maternel malade, elle se souvient de son enfance et de l’histoire familiale telle qu’elle l’a vécue et telle qu’elle lui a été racontée. Un passé meurtri afflue où elle se sent exilée. Son Viêt-nam natal lui revient en mémoire, avec ses odeurs et ses images, et par-dessus tout la visage de sa mère.

Un paradis

A Shanghai, une jeune femme simple d’esprit décrit de l’intérieur la vie de femmes enfermées dans une clinique pour mères porteuses illicite qui tient autant du camp militaire que de la maison close. Face à la violence des hommes, elle montre la solidarité entre les prisonnières, désignées par des numéros mais qui s’attribuent entre elles des noms de fruits.

Le regard

DEMAIN…
Dans son registre, celui de l’investigation, Ruth Law est la meilleure. D’abord parce qu’elle est une femme, et que dans ce genre de boulot, on se méfie peu des femmes. Parce qu’elle ne lâche rien, non plus, ne laisse aucune place au hasard. Enfin, parce qu’elle est augmentée. De manière extrême et totalement illégale. Et tant pis pour sa santé, dont elle se moque dans les grandes largeurs — condamnée qu’elle est à se faire manipuler par son Régulateur, ce truc en elle qui gère l’ensemble de ses émotions, filtre ce qu’elle éprouve, lui assure des idées claires en toute circonstance. Et surtout lui évite de trop penser.

Brothers

Li Guangtou et Song Gang ne sont pas d’authentiques frères mais leurs destins se sont de longue date trouvés liés pour le meilleur et pour le pire. Enfants, puis adolescents pendant la Révolution culturelle, ils atteignent l’âge adulte au moment où la Chine entre dans l’ère tumultueuse des “réformes” et de l’“ouverture”. La solidarité, cimentée par les épreuves, qui les unissait jusqu’alors se fi ssure et leurs chemins se séparent : tandis que Song Gang, l’intellectuel doux et loyal, se voit rapidement dépassé par son époque, Li Guangtou, le brigand, tirera le meilleur parti des bouleversements en cours.