- Titre du livre: La ville de pierre
- Auteur: GUO Xiaolu
- Traduit par Claude PAYEN
- Editeur: Philippe Picquier
- 221 pages – ISBN: 9782877306928
- Parution: 29 janvier 2004
- Prix: 8€
Il existe également au format poche, toujours aux éditions Picquier.
Description du livre
Jiang Jiang Corail Rouge a vingt-huit ans et elle vit à Pékin avec Zhuzi, comme deux bernard-l’ermite dans une coquille qui n’est pas la leur, au rez-de-chaussée d’un gigantesque immeuble de vingt-cinq étages. Un jour, un colis reçu par la poste – une énorme anguille séchée – la ramène longtemps en arrière, à l’époque où elle s’appelait Petit Chien et habitait Shitouzhen, la Ville de Pierre, avec ses deux grands-parents qui ne se parlaient pas. Dans ce petit port de pêche battu par les typhons au sud de la Chine, la mer était redoutable et, tous les soirs, les femmes guettaient sur la plage le retour de leurs maris, ces « mendiants de la mer ». Mais si la petite fille de sept ans n’a jamais oublié la Ville de Pierre, c’est qu’elle y a enfoui en partant un terrifiant secret et que, dit-elle, rien ne peut se comparer à l’amour et la haine que j’ai éprouvés là-bas.
Cette très belle histoire, qui déroule en parallèle le présent de Corail Rouge et la plongée dans le courant des souvenirs, nous parle de la Chine d’hier et d’aujourd’hui, des blessures fondatrices de l’enfance et de la confiance en l’avenir. Sa voix se coule à notre oreille, tout près, avec une grâce et une justesse de ton que le traducteur, Claude Payen, a merveilleusement rendues.
Mon opinion
GUO Xiaolu 郭小橹 est une autrice et réalisatrice chinoise. Elle a publié plusieurs romans, une nouvelle, des essais, et même une autobiographie (Once Upon A Time in the East: A Story of Growing up, 2017, inédite en français).
Elle a réalisé plusieurs films, parmi lesquels Une Chinoise (She, A Chinese) qui lui a valu le Léopard d’or du Festival de Locarno en 2009. Ce film raconte l’histoire d’une jeune chinoise, Mei, qui quitte sa province natale pour Londres.
La ville de pierre, initialement publié en chinois en 2003, est traduit dès l’année suivante en anglais, français, néerlandais, allemand et portugais, signe d’un certain engouement pour ce roman. Il a d’ailleurs fait partie de la présélection pour The Independent “Best Foreign Fiction Prize” en 2005 et a figuré sur la liste des nominés pour le Dublin International Literature Award (IMPAC) en 2006.
Ce roman raconte l’histoire d’une jeune femme nommée Jiang Corail Rouge (c’est la traduction de son prénom) qui vit à Pékin avec son petit-ami Zhuzi. Ils vivent une vie plutôt ennuyante, jusqu’au jour où elle reçoit un mystérieux colis, qui contient une énorme anguille séchée. Cela la ramène aussitôt à son enfance, qu’elle a passé à Shitouzhen – la ville de pierre – un petit port de pêche au sud de la Chine, soumis aux aléas climatiques, en premier lieu les typhons. On en apprend alors progressivement plus sur ce qu’elle y a vécu…
Même plusieurs jours après avoir fini ce roman, j’ai encore quelques difficultés à définir ce que j’en pense. Au début, il me paraissait plutôt ennuyeux, avec un personnage qui mène une vie relativement insipide et ennuyeuse.
Mais l’arrivée d’un mystérieux colis, contenant une anguille séchée, change la donne, et au fur et à mesure que Corail Rouge se remémore son passé à Shitouzhen, la ville de pierre, j’ai commencé à m’attacher un peu à elle et à mieux comprendre la vie qu’elle mène.
Le roman alterne entre la vie actuelle de Corail Rouge, qui vit avec son copain (à la vie tout aussi ennuyeuse !) dans un appartement au rez-de-chaussée d’un immeuble pékinois, et ses souvenirs d’enfance. Et ce sont bien ces derniers qui offrent le plus d’intérêt au récit, en partageant des épisodes de la vie quotidienne d’un village en bord de mer, quand la majorité des habitants dépendent de la pêche.
C’est d’autant plus intéressant lorsque l’on sait que l’auteur, GO Xiaolu, est, elle aussi, originaire d’un petit port de pêche, situé au sud de la Chine. Il n’y a aucun doute qu’elle connaît son sujet : et au-delà de l’intrigue du récit, c’est intéressant d’en apprendre plus sur le fonctionnement de ces petits villages il y a encore quelques décennies.
Elle y aborde aussi des sujets comme les blessures fondatrices de l’enfance, de la confiance en l’avenir, de la nécessité d’accepter les faits pour pouvoir avancer. Au final, une lecture très intéressante !
Emprunt août 2021 – Fiche rédigé le 24/08/2021