- Titre du livre: La brocante Nakano
- Auteur: KAWAKAMI Hiromi
- Traduit de l’anglais par Elisabeth Suetsugu
- Editeur: Picquier
- 352 pages – Format: 10cm x 16cm – ISBN: 9782809700909
- Parution: septembre 2009
Description du livre
A Tôkyô, la brocante Nakano n’est pas un repaire d’objets chers, mais plutôt originaux et incongrus, comme parfois les clients qui la fréquentent. Son propriétaire a un penchant très prononcé pour le sexe féminin, sa sœur Masayo fabrique des poupées, les jeunes Hitomi et Takeo viennent les aider. La boutique est comme une roue de la vie où se croisent, s’aiment et s’échangent les personnages, au gré de leurs attirances et de leur fantaisie.
Avec délicatesse et sensualité, Kawakami évoque ces liens mystérieux qui se nouent entre les êtres, où l’on feint de jouer son amour aux dés et de prendre à la légère ce qui vous remue le cœur. Son roman résonne de mille petits bonheurs qui entrent en correspondance avec les hasards de la vie. Et le son qu’il en tire est léger et clair, telle la coupe offerte de la vie.
Mon opinion
Née à la fin des années 1950, KAWAKAMI Hiromi est une romancière, critique littéraire et essayiste japonaise. Diplômée de biologie de l’université pour femmes d’Ochanomizu, elle a écrit de nombreux livres.
Sa première nouvelle, Kamisama (« Dieu »), lui vaut de recevoir le premier prix Pascal des jeunes auteurs de nouvelles en 1994, mais également deux autres prix cinq ans plus tard : le prix Bunkamura des Deux Magots, pendant japonais du prix littéraire français éponyme, et le prix Prix Murasaki Shikibu, qui récompense exclusivement des écrivaines.
Ses autres œuvres suscitent également un grand intérêt, comme le démontrent les prix reçus au fil des années : comme le Prix Akutagawa en 1996 pour sa nouvelle Hebi o fumu (littéralement : Marcher sur un serpent ; non traduit), et le Prix Tanizaki en 2001 pour le roman Les Années douces (disponible aux éditions Picquier). Ce dernier a d’ailleurs fait l’objet d’une adaptation au format manga, dont vous pouvez trouver la traduction française aux éditions Casterman.


L’une de ses nouvelles a également été adaptée sur grand écran : il s’agit du film romantique Nishino Yukihiko no Koi to Bōken (littéralement, Les amours et les aventures de Nishino Yukihiko), sorti en 2014.
Parmi ses nombreuses œuvres, une dizaine ont fait l’objet d’une traduction française, principalement aux éditions Picquier, mais aussi aux éditions Actes Sud et Meet.
Je ne connaissais pas cette écrivaine ou le roman La brocante Nakano avant de l’emprunter. En fait, c’est surtout la couverture qui a attiré mon regard, avec ce joli petit bol noir en premier plan sur fond rouge. Vu le sujet traite, j’ai pensé que ce devait être un bon livre pour en apprendre un peu plus sur la vie quotidienne des japonais.
Et c’était effectivement le cas !
On y suit la vie de quatre personnes : un vieil homme qui tient une brocante, sa sœur artiste qui l’aide régulièrement, et les deux employés de la boutique. Il y a donc deux générations, entre le frère et la sœur assez âgés, et les deux employés qui ont la trentaine. Leurs vies ne rentrent pas tout à fait dans le cadre de ce à quoi on est habitué, ce ne sont pas des salary (wo)men, les habitudes de vie et de travail sont donc très différentes. Mais c’est justement ça qui est intéressant, parce que cela permet de découvrir une autre frange de la société nippone.
Sans être de la grande littérature qui marque les esprits, la lecture reste plaisante, sans prise de tête. Idéale pour les trajets en transport en commun !
L’auteur décrit également des personnages beaucoup moins pudiques que ce que l’on pourrait attendre dans la société japonaise, notamment du point de vue des sujets abordés. Même entre les deux générations des personnages principaux, ils abordent plutôt librement des sujets concernant la sexualité. Je ne m’y attendais pas, mais considérant la description de l’auteur faite par la maison d’édition, il semblerait que KAWAKAMI Hiromi soit coutumière du fait.
Cela démontre à quel point ce que l’on sait du Japon peut être parfois très limité, et c’est la raison pour laquelle je multiplie les lectures de récits de vie quotidienne, qui sont pour moi comme des fenêtres sur la société nippone.
Emprunt à la médiathèque novembre/décembre 2021 – Fiche de lecture rédigée le 18/12/2021