La joueuse de cithare

  • Titre du livre: La joueuse de cithare
  • Auteur: Joan HE
  • Traduit de l’anglais par Raphaëlle PACHE et Camille COSSON
  • Editeur: Lumen
  • 432 pages – ISBN: 9782371023710
  • Parution: 09 février 2023

Description du livre

Dans cette guerre à mort, il lui faudra trahir ou être trahie

En l’an 414 de la dynastie Xin, le chaos règne dans un royaume divisé. Au nord, une impératrice fantoche qui n’est encore qu’une enfant, manipulée par une régente sans pitié du nom de Miasma. Au sud, une jeune reine prête à tout pour venger la mort de sa sœur aînée. Au milieu, Xin Ren, seigneuresse sans terre pourtant aimée de tout un peuple – la plus idéaliste, la seule qui reste vraiment loyale à l’empire. Mais, dans un conflit impitoyable où tous les coups sont permis, la droiture de la jeune cheffe de guerre risque bien de coûter la vie à tous ses partisans.

Leur seul rempart dans la tempête, c’est Zéphyr, l’une des plus fines stratèges du pays… La jeune fille se retrouve d’ailleurs contrainte, pour éviter un massacre, de passer à l’ennemi au moins en apparence. Elle fait la rencontre de l’énigmatique Choucas, l’un des tacticiens de la régente… Un adversaire à sa hauteur, enfin ! Saura-t-elle changer le cours entier d’une guerre en faisant des miracles pour parvenir à le manipuler ? Car, de toutes parts, la jeune stratège est entourée d’ennemis – et tous ne sont pas humains ! Duels magiques à la cithare, amours contrariées par des allégeances contraires et amitié à la vie à la mort entre sœurs d’armes… Écrite d’une main de maître par Joan He, cette duologie s’inspire des Trois Royaumes, l’un des grands classiques de la littérature chinoise, qu’elle réinvente en s’appuyant sur une pléiade de premiers rôles féminins, et plus qu’une pointe de magie. Une épopée fantastique pleine de rebondissements qui vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière page !

Mon opinion

Est-ce que je ne m’étais pas dit après La Guerre du Pavot de R. F. Kuang que je ne commencerais plus de trilogie dont seul le premier tome est sorti ? En particulier lorsque ledit premier tome vient JUSTE de sortir ? J’ai récidivé. Mais pour ma défense, entre le résumé qui laissait pressentir une histoire incroyable et la couverture époustouflante dessinée par Kuri Huang, c’était difficile de résister.

Par ailleurs, si comme moi vous avez apprécié la couverture et vous voulez découvrir d’autres œuvres de l’illustratrice, je vous invite à la retrouver sur Instagram en cliquant ici.

Le Royaume des Trois, dont La joueuse de cithare est le premier tome, est une adaptation libre de la fiction historique Les Trois Royaumes, écrite en majeure partie par Luo Guanzhong. Ce dernier est un écrivain chinois de la fin des Yuan (1271-1368) et du début des Ming (1368-1644), à qui sont attribués plusieurs romans historiques, dont l’Histoire des Trois royaumes (三國演義, sān guó yǎnyì).

 Auteur : Ian Kiu (source, CC BY 3.0)

Sous forme de fiction, Luo Guanzhong reprend les évènements de la période dite des « trois royaumes », qui commence en 220, après la chute de la dynastie Han et s’achève avec la réunification de la Chine par la dynastie des Jin occidentaux, en 280. Les Trois Royaumes sont ceux de Wei au nord le long du fleuve Jaune, de Wu dans le sud-est, et de Shu au sud-ouest dans le bassin du Sichuan.

Comme il s’agit d’une fiction historique, il est évident que l’auteur a, à l’époque, pris quelques libertés par rapport aux évènements réels, que ce soit pour couvrir les blancs (certains détails plus ou moins importants n’ont certainement pas été consignés à l’époque) ou pour enrichir son récit et le rendre plus intéressant.

Et comme Luo Guanzhong en son temps, Joan He a également pris des libertés au moment d’écrire sa propre adaptation. La plus évidente d’entre elles est sans conteste l’importance des rôles féminins. Dans La joueuse de cithare, la plupart des premiers rôles sont tenus par des femmes. Ce qui n’était, sans surprise, pas du tout le cas lors des Trois royaumes ni dans la fiction historique de Luo Guanzhong.

J’aime l’idée d’adapter ces faits historiques dans « un univers alternatif où les rôles sociétaux seraient ouverts à tous, qu’importe le genre attribué à chacun à sa naissance », selon les propres mots de l’autrice. Peut-être cependant est-ce parfois un peu trop poussé à l’extrême : en octroyant tous les premiers rôles à des femmes, ce n’est plus l’égalité que l’on obtient, mais juste une inversion du « sexe fort ». Mais cela reste positif dans la mesure où le roman présente des femmes fortes, intelligentes, indépendantes, mais non moins dénuées de défauts, offrant des modèles féminins auxquels les jeunes lectrices peuvent s’identifier. J’aurais aimé lire plus de romans de ce type pendant mon adolescence.

Si le récit est complexe – il faut dire qu’il se base sur des évènements qui l’étaient tout autant – les informations sont amenées progressivement et assez clairement pour ne pas perdre le lecteur. La multitude de personnages principaux pourrait entraîner une certaine confusion, mais ils sont heureusement listés au tout début du livre. L’autrice a d’ailleurs fait usage de surnoms pour bon nombre d’entre eux, ce qui simplifie largement la tâche – retenir autant de noms chinois aurait pu s’avérer délicat pour des personnes non familières de cette région du monde ou de sa culture.

En tant que grande amatrice de l’histoire chinoise, j’ai été vraiment enthousiaste à la sortie de ce roman, et cela m’a aussi donné envie de découvrir la version de Luo Guanzhong. J’aime beaucoup le fait que Joan He ait laissé une plus grande place aux femmes et n’ait pas centré le récit sur les histoires de cœur. J’aurais sans doute apprécié moins, voire pas du tout, de magie, mais cela ne gâche rien à la lecture.

En tout cas, j’ai vraiment apprécié la lecture de ce roman, et j’ai vraiment hâte de découvrir les nombreux rebondissements que nous réserve la suite !

Acheté à la librairie le Phénix (Paris) le 18/02/2023 – Fiche rédigée le 27/03/2023

Publié par Meana

Passionnée par les pays d’Asie du Sud-Est et leur culture depuis plus de 15 ans, j’ai voyagé en Chine, Corée du Sud, Japon et Taïwan. J’ai même vécu un an à Pékin ! Je m’intéresse particulièrement à la portée historique des lieux et concepts, et aux habitudes de vie asiatiques.

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