Bulguksa Temple, chef d’oeuvre de l’âge d’or du bouddhisme

Notre séjour à Busan touche à sa fin. Pour notre dernière journée sur place, nous avons décidé de nous éloigner un peu de la ville, pour visiter un nouveau temple : Bulguksa Temple. Ce dernier est situé bien plus au Nord, et il nous aura fallu quelques 2 heures et demie pour nous y rendre.

Pour arriver au temple, il faut traverser un petit parc, nommé (fort à propos) Bulguk Park. Ce dernier n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est le nombre impressionnant de cerisiers. Et la fin mars marquant, cette année-là, la saison de floraison des cerisiers, beaucoup de personnes s’y trouvaient pour profiter de la vue des arbres fleuris en famille ou entre amis. Tout comme au Japon, c’est une activité très populaire en Corée du Sud.

Contrairement à la visite de la veille au temple de Beomeosa, plus proche du centre de Busan, mais nettement moins fréquenté, Bulguksa fait face à une affluence bien plus importante. Mais en se baladant dans les différentes parties du temple, on comprend rapidement la raison de ce succès.

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Tout d’abord, le temple est très étendu. Comme la plupart (si ce n’est tous) des temples coréens, il est extrêmement coloré, et cette impression est renforcée par les arbres en fleurs qui poussent ici et là, entre les bâtiments.

Autant dire que le cadre est propice aux photos. Et nous en avons d’ailleurs profité ! A chaque fois que nous trouvions un endroit un peu à l’écart et dépourvu de visiteurs, nous nous arrêtions pour nous prendre mutuellement en photo.

Quant aux photographies du temple lui-même, il aura fallu faire preuve d’un peu d’ingéniosité et de patience pour éviter la foule. D’autant plus que, en dépit de l’étendue du temple, certaines cours sont parfois assez exiguës et certains passages très étroits ; ce qui, en plus d’être un peu étouffant, s’avère peu propice aux jolies photos.

La foule ne nous aura cependant pas empêchées de profiter de la visite ! Nos quelques pauses à l’écart nous ont permis de recharger un peu nos batteries, avant de repartir à l’assaut des cours bondées et admirer les différentes parties du temple.

Parmi tout ce que nous y avons vu, quelques éléments ont particulièrement attiré notre attention.

Il y a, par exemple, ces petites fontaines en forme de dragons. Similaires à ce que l’on peut trouver dans les sanctuaires shinto japonais, elles servent à se purifier, en se lavant les mains, avant de pénétrer dans le temple.

Plus d’infos: Le shintoïsme, compagnon omniprésent du quotidien japonais

Des petites louches en plastiques, bleues et rouges, servent à recueillir l’eau, et certaines d’entre elles avaient été déposées sur la tête des dragons, ce qui donnait l’impression qu’ils portaient de petites casquettes !

Nous avons également beaucoup apprécié les décorations accrochées sous les passages couverts. Il s’agissait, pour la plupart, de lanternes colorées, qui décoraient joliment les coursives, tout en apportant au temple un charme certain !

Pendant la visite, nous avons pu croiser quelques petits tas de pierres, que ce soit dans le temple lui-même ou à ses abords. Ces empilements de pierres sont une pratique funéraire courante chez les Coréens. On y retrouve parfois des petites figurines de Bouddha ou de Bodhisattva à proximité.

Nous vous parlions du parc Bulguk au début de cet article, mais le temple dispose également de son propre jardin. Aussi grand que joli, il offre un point de vue splendide sur la montagne, magnifié par les cerisiers en fleurs.

Comme souvent, le jardin accueille un étang, assez grand, traversé par un pont en pierre traditionnel. Contrairement au temple et au parc qui étaient bondés, le jardin était bien plus calme, ce qui nous a permis de nous ressourcer un peu avant de devoir affronter le retour en bus et en train vers le centre de Busan.

Et c’est ainsi que notre premier séjour à Busan s’est achevé !

Bref historique

Son histoire commence en 528, lors du règne de Beopheung du royaume de Silla. Ce n’est alors qu’un petit temple, très loin de l’envergure qu’il a aujourd’hui.

Il faudra attendre plus de deux siècles pour que commence la construction du temple actuel. L’ouvrage est achevé en 774, après 23 ans de travaux. Il prend à ce moment-là le nom de Bulguksa 불국사, le “Temple des terres du Bouddha”.

Le temple connait par la suite plusieurs rénovations au cours des siècles. Détruit par les flammes lors des invasions japonaises (1592 – 1598), sa reconstruction et son extension débutent à partir de 1604.

Après tant de rénovations et de reconstructions, il ne reste plus grand-chose du temple d’origine, hormis les pierres utilisées. Un projet archéologique a permis de nouvelles rénovations entre 1969 et 1973, ce qui a donné le temple que l’on connaît de nos jours.

Le temple Bulguksa est aussi connu pour accueillir un total de sept trésors nationaux :

1. La Dabotap 다보탑

Crédits photos : Corall & Meana

Le premier trésor est la pagode Dabo. Celle-ci est visible lors de la visite et est enregistrée comme étant le trésor national n°20 depuis 1962.

Elle est haute de 10,4 mètres et date de la période de Silla. Elle représenterait l’élément féminin (soit le yin).

Depuis 1966, elle est également représentée sur les pièces de 10 won (~0,0069 cts d’euros).

2. La Seokgatap 석가탑

Crédits photos : Corall & Meana

Le second trésor est la pagode Sakyamuni. Celle-ci est visible lors de la visite et est enregistrée comme étant le trésor national n°21 depuis 1962.

Elle est haute de 8,2 mètres et date de la période de Silla unifiée. Elle représenterait l’élément masculin (soit le yang).

Cette pagode est aussi considérée comme l’archétype des pagodes coréennes et a renfermé le texte imprimé le plus ancien au monde dans son reliquaire.

3. Yeonhwagyo 연화교 et Chilbogyo 칠보교

Crédits photos : Corall & Meana

Yeonhwagyo et Chilbgyo sont une paire de ponts présents sur l’une des façade d’un des bâtiments. Ils sont considérés comme les trésors nationaux n°22 depuis 1962.

Ces ponts possèdent un angle de 45 degré, un total de 10 marches et une arche en dessous.

Initialement, sur les escaliers étaient gravés des fleurs de lotus pour Yeonhwagyo qui se sont atténuées à travers le temps.

4. Cheongungyo 청운교 et Baegungyo 백운교

Crédits photos : Corall & Meana

Cheongungyo et Baegungyo sont des ponts formés en escalier menant directement au temple et sont considérés comme un ensemble en tant que trésor national n°23 depuis 1962.

Ils auraient été construits en 750 sous le règne du roi Gyeongdok de Silla (742–765) et plus précisément au hall Sakyamuni.

5. Vairocana Buddha statue 경주 불국사 금동비로자나불좌상

Crédits photos : Mikeswe
CC BY-SA 2.0

La statue du Bouddha Vairocana (ou Mahāvairocana) est une représentation de ce bouddha en position assise en bronze. Elle est considérée comme trésor national n°26 depuis 1962.

Le Bouddha Mahavairocana est l’une des figures majeures du bouddhisme en Asie. Son rôle s’explique par la théorie des trois corps :

  • Le “corps de transformation” (Nirmāṇakāya), corps historique du bouddha
  • Le “corps de réjouissance” (Sambhogakāya), le bouddha en tant que déité, tel qu’il apparaît par exemple dans les méditations
  • Le “corps de bouddha” (Dharmakāya), le bouddha en tant que réalité suprême, vérité ou vacuité.

6. Amitabha Buddha statue 경주 불국사 금동아미타여래좌상

Source : Domaine public

La statue du Bouddha Amitabha (Amitābha) est une représentation de ce bouddha en position assise. Elle est considérée comme trésor national n°27 depuis 1962.

Le Bouddha Amitābha est l’un des plus populaire au sein du bouddhisme mahāyāna et règne sur la “Terre pure Occidentale de la Béatitude”.

7. Sarira pagoda 사리탑

Crédits photos : riNux
CC BY-SA 2.0

La pagode sarira, ou stupa, a la particularité de ressembler à une lanterne en pierre. Elle est considérée comme le trésor national n°61, mais ne serait pas recensée sur la liste officielle.

Cette stupa aurait été réalisée lors de la dynastie Goryeo (918–1392), mais représente en même temps l’influence de l’art de la période Silla. Avant d’être à nouveau au Bulguksa Temple, elle a été emmené au Japon avant de revenir sur le territoire coréen en 1933.

Informations pratiques

Adresse : 385, Bulguk-ro, Gyeongju-si, Gyeongsangbuk-do [경상북도 경주시 불국로 385 (진현동)]

Ouvert toute l’année

Prix: 6000 KWN par personne (soit un peu plus de 4€)

Date de la dernière visite : 31 mars 2019.

Publié par Corall

Passionnée par l'Asie depuis mon plus jeune âge, j'ai eu la chance de pouvoir visiter certains de ses pays, et notamment, la Chine, le Japon et la Corée du Sud. J'ai également eu la chance de pouvoir vivre un an en Chine dans le cadre de mes études et souhaite aujourd'hui vous faire découvrir les incroyables expériences que nous avons pu vivre lors de nos séjours.

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